- Erik Satie est un compositeur français. Il est né à Honfleur en 1866, et mort à Paris en 1925.
- Dans sa jeunesse, il reçoit tout d'abord des leçons de musique de l'organiste de son église. Puis, après la mort de sa mère, il suit son père à Paris, qui épouse une femme elle-même pianiste, qui l'oblige à s'inscrire au conservatoire. Mais le jeune Erik s'y trouve fort mal : ses professeurs ne sont pas satisfaits de lui, et à 20 ans, il finit par s'engager dans l'armée pour échapper à son sort et à sa belle-mère.
- Cependant, l'armée ne l'apprécie guère non plus, et c'est réciproque : pour y échapper, il s'expose volontairement au froid la poitrine nue, finit par attraper une pleurésie, et est réformé.
- À partir de 1887, il fréquente assidûment le Chat Noir, un cabaret de Montmartre, où il dirige l'orchestre et accompagne le théâtre d'ombres à l'harmonium.
Une des mélodies les plus célèbres de Satie, la Gymnopédie n°1 (1888) :
- En 1893, il a une relation amoureuse avec l'artiste peintre Suzanne Valadon. Celle-ci rompt après quelques mois, et il compose pour cette occasion la pièce « Vexations », qui est une minuscule partition égrenant quelques accords très lents, à répéter 840 fois ! Il précise également : « Pour se jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses ». Les annotations amusantes, étranges et déroutantes sont d'ailleurs une des nombreuses originalités du compositeur.
Je te veux (1903), valse lente sentimentale :
- Durant toute sa vie, il fréquente les milieux intellectuels parisiens : les écrivains et poètes Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Tristan Tzara ou encore Jean Cocteau, les peintres Pablo Picasso et Georges Braque, et les compositeurs Maurice Ravel (dont il admire la musique) et Claude Debussy, qui sera son meilleur ami durant presque toute sa vie.
- Malgré tout, il a toujours du mal à vivre de son art, et connaît une misère noire qu'il cache avec beaucoup de dignité à tout le monde, vivotant de l'écriture de chansons pour les cabarets, des « rudes saloperies » ainsi qu'il les appelle lui-même.
La Sonatine bureaucratique (1917), qui se moque d'une sonatine de Muzio Clementi :
- Erik Satie meurt en 1925 : il a trompé la solitude trop longtemps en buvant beaucoup d'alcool. Dans sa chambre minuscule, on trouve un désordre sans nom : deux pianos liés l'un à l'autre complètement désaccordés, avec un monceau de courrier pas encore ouvert à l'intérieur ; une collection de parapluies, pour la plupart encore dans leur emballage ; des partitions qu'il pensait avoir perdues ; plusieurs costumes identiques, qu'il avait achetés d'avance pour les remplacer lorsque l'un d'eux était usé ; et des milliers de petits billets énigmatiques, décrivant un univers que lui seul semblait connaître...
Gnossienne n°1, un air célèbre de Satie, très envoûtant.